Alors qu'elle vient d'officialiser sa candidature pour la présidentielle de 2022 il y a seulement quelques jours, la maire socialiste de Paris ne perd aucune seconde sur le chronomètre qui mesure sa course à l'Élysée. Sorties médiatiques diverses, deal conclu avec ‘'l'Équipe de france des maires'', et maintenant, l'opération casse-noisettes. C'est la preuve que la candidate multiplie toutes les chances pour marquer l'élection présidentielle à venir.
La stratégie casse-noisettes d'Anne Hidalgo
Il ne s'agit pas du ballet classique, encore moins une dénomination ‘'non-sens''. Mais bien cet accessoire de cuisine dont le rôle consiste à « briser » les fruits à coque. C'est tout le nom que va porter la stratégie de la socialiste pour l'élection présidentielle de 2022.
Pour celle qui a su convaincre un électorat aussi averti comme celui de Paris pour se hisser à la tête de la municipalité de la ville, cette stratégie ne lui est pas du tout nouvelle. Évidemment, elle l'avait mise en application lors des élections municipales de 2020. Mais en quoi cela consiste ?
Elle servira dans un premier temps de marqueurs envoyés à l'endroit de l'électorat de son camp, pour imposer ses thèmes. Et dans un deuxième temps, un outil pour ressouder l'électorat de la droite. La candidate socialiste a en face Rachida Dati qui envahit les ondes en parlant « ordre et sécurité ». Puis, entre les deux, une candidature « en marche » qui chancelle, dont la notoriété reste à désirer.
C'est bien cette arme de conquête massive et qui a déjà fait ses preuves d'être massive et qui d'ailleurs, a déjà fait ses preuves qu'Anne Hidalgo compte réactiver pendant les présidentielles de 2022. En conclusion, il va s'agir de réimposer des thèmes comme le doublement des salaires des professeurs. Ceci, tenant compte déjà de l'agenda politique à gauche, va servir à générer les frictions avec la droite pour définitivement écraser la noisette « Emmanuel Macron ».
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Jouer sur le clivage entre les camps
Selon les confidences faites aux investigateurs de franceinfo, la droite se trouve bien dans l'optique de générer les frictions à nouveau. « Nous aussi, on veut réinstaller ce clivage », ont confié plusieurs tenants des républicains. Mais des obstacles peuvent bien tout entraver.
Un stratège de droite a fait fuiter que « La République En Marche n'est pas avec Macron ».
Mais ces spéculations ne restent pas une fin en soi quand on les confronte avec les réalités sur le terrain. Une présidentielle est une compétition plus rude, mieux corsée que les municipales. Dans cette configuration, les Républicains restent sceptiques sur les forces de frappe de Hidalgo. « Il faudrait qu'elle soit meilleure », préconise un candidat de droite qui n'est pas sûr que « Macron conserve une partie de l'électorat de gauche tant Hidalgo est perçue comme un repoussoir ».
Et cet argument est de taille qu'il est aussi valable pour la droite qui enregistre plusieurs candidatures. Dans ces camps, les candidats n'arrivent pas encore à rallier les électeurs conquis par Macron. Et c'est « ce qui nous bloque dans les sondages », selon les aveux d'un proche de Valérie Pécresse.