La maire de paris a pris certaines mesures pour cadrer les conduites sur les routes de la capitale. Des mesures qui fâchent certains. Alors que sa candidature est presque actée au PS, on se demande si anne hidalgo ne s'est pas tiré une balle dans les pieds qui pourrait la défavoriser en 2022.
Nul ne peut circuler désormais à Paris à moto ou à voiture à n'importe quelle vitesse. Tout est cadré et mis en exécution depuis le 30 août 2021. La vitesse maximale de conduite sur les grands axes de la capitale est limitée à 30 km/h. De même, le stationnement est rendu obligatoire aux deux roues avec une hausse des frais. La liste est loin d'être exhaustive.
Certes, toutes ces réformes étaient des promesses de campagne effectuées par la maire à la veille des élections municipales en 2020. Cependant, on craint qu'Anne Hidalgo soit sanctionnée dans les urnes en 2022, étant donné que ces mesures de restriction ne font pas l'unanimité.
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Anne Hidalgo accentue la division territoriale
À Paris, ces réformes effectuées par Anne Hidalgo reçoivent l'adhésion des populations. Selon un sondage Ifop, 61 % sont favorables à ces mesures, surtout celle de limitation de vitesse de conduite à 30 km/h. De même, dans près de 40 villes de 100 000 habitants, ces réformes sont applaudies par la majorité des populations. Sauf que les ambitions de la maire de Paris en 2022 vont au-delà des grandes villes.
Selon Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop, « en dehors de grandes villes, l'adhésion aux mesures de la réduction de place de l'automobile est bien moins consensuelle ». D'après un sondage Ifop, 51 % des Français n'approuvent pas ces réformes. Mieux, 24 % de la population réside en communes rurales. Des données qui devront faire réfléchir Anne Hidalgo avant le début des campagnes électorales.
Du côté de ses adversaires, les critiques sont plus faciles, notamment au sein de la région Ile-de-france présidée par Valérie Pécresse de la droite. « Quand on voit comment Paris est gérée, on peut avoir des inquiétudes légitimes sur ce qu'elle serait en mesure de faire une fois présidente », tacle le deuxième vice-président de la région, Othman Nasrou de LR.
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Un municipal est différent d'un national
Au sein du PS, les effets de ces mesures sont minimisés. « Anne Hidalgo fait preuve d'un volontarisme écologique remarquable, sa politique fait parfois des crispations, certes, mais en tant que maire de Paris, sa priorité reste les Parisiens, elle n'a fait que tenir ses engagements. Mais il ne faut pas confondre le municipal et le national », prévient le sénateur socialiste Rémi Féraud, proche de la candidate.
D'après le directeur de l'Ifop, « en devenant candidate à l'élection présidentielle, l'image d'elle-même que veut renvoyer Anne Hidalgo ne restera indéniablement pas la même ». D'ailleurs, lors d'une intervention dans les colonnes de L'Observateur, la candidate socialiste a souhaité monter une équipe de France des maires. « Ce qui sera l'occasion pour elle de se détacher de son parisianisme et de pallier son manque d'expérience dans les territoires », selon Frédéric Dabi.