Le retour controversé de Sophie Petronin au Mali où elle avait été détenue pendant quatre ans fait couler davantage d'encres et de salives. Après les multiples voix qui se sont levées tout à coup pour fustiger l'irresponsabilité de la sexagénaire, c'est au tour d4aurore Bergé d'opiner sur cette situation qui agite la diplomatie française. En déclinant toutes les responsabilités de la France dans cette nouvelle aventure embrassée par l'humanitaire, elle a tenu à rappeler qu'elle méprise l'œuvre de la France et de ses soldats.
Ce « n'est plus le problème de la France à partir du moment où elle a enfreint toutes les règles ».
En interview au micro de BFMTV-RMC ce jeudi, la députée des Yvelines, Aurore Bergé est revenue sur l'historique du parcours de l'ex-otage des islamistes au Mali. Restée en captivité pendant quatre ans dans le Sahara, elle a été libérée en octobre 2020. Et bien que la menace djihadiste soit de plus en plus pesante, Sophie Petronin a décidé de retourner vivre au Mali il y a sept mois, pour être plus proche de sa fille adoptive.
Une parole à laquelle elle a joint l'action, car depuis peu, elle serait bel et bien au Mali. Une démarche qui n'a pas été du gout du gouvernement ni de l'ensemble de la classe politique française. Pour Mme Bergé, « Ce qu'elle [Sophie Petronin, NDLR] fait, c'est une insulte aux Français et à tous les soldats, leurs familles dont certaines sont endeuillées. C'est une insulte à l'égard des gens qui se sont mobilisés pour sa libération ».
L'élue poursuit en déclinant toute responsabilité des autorités dans ce qu'il adviendra de son retour au Mali. « À partir du moment où elle est repartie en enfreignant toutes les règles, s'il lui arrive quelque chose, ce n'est plus notre problème », a-t-elle tranché.
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Une inversion des valeurs
Bien avant Aurore Bergé, beaucoup de voix se sont déjà levées pour fustiger cette démarche adoptée par Sophie Petronin. Le gouvernement, par la voix de son porte-parole, gabriel attal avait dénoncé ce mercredi, « une forme d'irresponsabilité vis-à-vis de sa sécurité », mais aussi de « la sécurité de nos militaires ».
Autre voix qui déplore cette démarche, celle de Nicolas Dupont-Aignan. « C'est un sacrilège vis-à-vis de nos soldats, de la France. Nos soldats meurent au Mali, on libère leurs assassins, leurs ennemis pour la sauver, et elle y repart ? Elle est complètement dingue et c'est même indécent compte tenu des efforts de la France. On ne peut pas demander à la France de payer si cher la libération de quelqu'un qui repart à l'endroit où elle a été prisonnière, elle est consentante », a-t-il déclaré sur CNews.
Par ailleurs, en marge de son interview accordée à BFMTV-RMC, Aurore Bergé est également revenue sur la campagne à polémique du Conseil de l'Europe célébrant la liberté dans le hijab.
« Cette campagne, c'est l'inversion totale de nos valeurs. La liberté, c'est la liberté des femmes de pouvoir le porter ou de ne pas le porter. Ce n'est en aucun cas le prosélytisme pour dire que c'est en le portant qu'on exerce sa liberté. Cette inversion des valeurs est dramatique et on ne peut pas vouloir défendre les valeurs qui sont celles de l'Union européenne et avoir malheureusement des institutions qui le cofinancent », a jugé Aurore Bergé.